Des agents de circulation se tiennent près du grand parking. Chaque jour, environ sept cents enfants de toute la région sont déposés par des minibus devant l’établissement Samen Kansrijk à Drachten. On y accueille des enfants à besoins spécifiques, qui ne peuvent pas être pris en charge dans le cadre de l’enseignement primaire ordinaire. Cette importante opération logistique, qui se déroule en sens inverse l’après-midi, est parfaitement organisée grâce à des empreintes de pattes. Les enfants n’ont en effet qu’à suivre les empreintes de leur « animal totem » correspondant au nom de leur groupe, figurant sur la façade et menant à leur entrée dédiée.
Trois parties
Le plus grand défi de conception pour le bureau d’architecture DP6 était de concevoir le volume imposant sur un terrain tout en longueur (150 par 25 mètres), de manière à ce que le bâtiment conserve une atmosphère à taille humaine, sécurisante et protectrice pour les enfants, explique Ruben Aalbersberg, architecte du bureau d’architecture de Delft. « Nous avons conçu un bâtiment étroit à deux étages. En scindant le long volume en trois sections distinctes, le bâtiment a été fragmenté en unités plus petites, l’ensemble étant structuré autour d’une esplanade et de cours extérieures protégées. Les entrées, claires et facilement identifiables, se trouvent au centre de l’esplanade, aux points de jonction et aux extrémités du bâtiment. Les façades en sapin subtilement incurvées et les angles arrondis confèrent au bâtiment une allure douce. Où que vous soyez, le bâtiment semble petit et convivial. »
À côté du bâtiment, on trouve un complexe sportif abritant trois gymnases et un bassin thérapeutique. « À proximité se dresse un hangar ouvert, où sont dispensés les cours de travaux manuels et d’horticulture », explique Ruben.
Intimité et calme
L’architecte du bureau d’architecture DP6 a également accordé une attention particulière à la création d’une atmosphère intime et apaisante. « Des matériaux naturels, des angles arrondis, de la lumière naturelle en abondance et une acoustique soignée en sont les éléments clés. Tout comme à l’extérieur, les perspectives intérieures sont interrompues par des décalages et des angles, ce qui contribue à une perception plus humaine du volume de ce grand bâtiment.
Ruben poursuit : « Les cycles supérieur, moyen et inférieur, ainsi que chaque salle de classe, possèdent leur propre couleur distinctive. Cette couleur se prolonge dans les toilettes adjacentes et dans l’espace annexe attenant à chaque salle de classe. Dans cet espace apaisant, les enfants peuvent être accompagnés individuellement ou simplement s’isoler un moment pour se décharger des stimulations du quotidien. »
Second œuvre
L’ensemble des travaux de second œuvre a été réalisé par Bosma Plafonds & Wanden, une entreprise basée à Drachten. Jacco Eldering, co-gérant : « Ce projet devait répondre aux exigences du programme néerlandais Frisse Scholen (Écoles saines). Il fallait ainsi atteindre la classe B, qui impose un temps de réverbération maximal de 0,6 seconde. Les panneaux de plafond Rockfon Krios constituent ici une solution idéale. Nous les avons installés dans les couloirs et les salles de classe. Les salles de classe ont, quant à elles, également été équipées de panneaux acoustiques Rockfon Bass Plus, constitués d’un matelas en laine de roche emballé dans un film acoustique ouvert. Ces panneaux ont été installés au-dessus du faux-plafond. Ils permettent d’assurer une meilleure absorption des sons basse fréquence, ce qui améliore l’intelligibilité de la parole dans les salles de classe. Pour des raisons d’hygiène, nous avons installé des panneaux de plafond Rockfon CleanSpace Essential dans les toilettes. Le cahier des charges initial prévoyait des dalles de plafond dissimulées dans les couloirs. C’était une option esthétique, mais nous craignions des difficultés d’accès aux équipements techniques situés au-dessus du plafond. Les installateurs et techniciens chargés de l’entretien de ces équipements ne possèdent généralement pas les compétences nécessaires pour remettre en place ce type de dalle, et vous vous retrouvez ensuite avec un plafond à l’aspect irrégulier. C’est pourquoi nous avons proposé un système à dalles encastrées, composé en partie d’une ossature blanc mat de 24 mm et en partie d’une ossature blanc mat de 15 mm. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si nous travaillons fréquemment avec des panneaux de plafond Rockfon. Le fabricant de Roermond accorde en effet beaucoup d’importance à la durabilité, ce qui est également un point qui nous tient profondément à cœur », explique-t-il.
Ampleur du projet
Lorsqu’on interroge Jacco sur les principaux défis techniques du chantier de Samen Kansrijk à Drachten, il marque un cours silence. « Pour nous, il s’agissait d’un projet sans grandes difficultés apparentes. La complexité résidait davantage dans son ampleur. Le chantier était en effet colossal. Il y a quelques années, nous n’aurions pas pu gérer un projet d’une telle ampleur. Mais grâce à la croissance que nous avons connue, tant au sein du bureau que parmi nos équipes sur le terrain, nous étions prêts à relever ce défi. Pendant six semaines, deux camions pleins de matériaux arrivaient chaque semaine sur le chantier. Avec trois équipes de six techniciens, nous avons achevé une nouvelle section du bâtiment chaque semaine. Ce fut une vraie montagne russe : d’abord un effort collectif pour se hisser en haut, puis se laisser guider par l’élan. Avec le recul, je me demande encore comment nous avons réussi à mener ce projet à bien. »
