Le bâtiment qui sert de base au projet a été un laboratoire à Delft pendant des années. Il a été soigneusement démonté puis reconstruit pour servir de centre de recyclage circulaire. L’enveloppe externe du bâtiment a été terminée à l’été 2024. Ensuite, tout l’intérieur a été aménagé pour le compte de la commune de Rotterdam. Des cuisines aux revêtements muraux et de plafond, autant de matériaux recyclés que possible ont à nouveau été utilisés. De HER est donc un maillon important de l’ambition de Rotterdam de devenir une ville circulaire d’ici 2050.
Écocentre 2.0
L’entreprise BAM Bouw en Techniek a été impliquée par la commune de Rotterdam dès la phase de planification. « La commune voulait construire son écocentre 2.0 de manière circulaire », explique Jeroen Zandboer, conseiller en durabilité chez BAM Bouw en Techniek. « Pour ce faire, elle s’est appuyée sur nos connaissances et notre expertise, que nous avons notamment mises à profit lors de la transformation circulaire de l’ancien complexe aquatique Tropicana en BlueCity et de la construction circulaire d’un nouveau poste de contrôle à Schiphol. Comme la démolition du laboratoire TNO-MEC de Delft était imminente au moment où nous entrions dans la phase de planification, la commune de Rotterdam a pris contact avec TNO. Elle était en effet tombée sous le charme du bâtiment abritant le laboratoire et souhaitait l’acquérir. Pour que cette idée puisse devenir réalité, nous avons élaboré ensemble un projet de reconstruction, tant sur le plan architectural que technique, et en tenant compte des souhaits des utilisateurs et du terrain disponible. Environ 80 % du bâtiment du laboratoire d’origine ont pu ainsi être réutilisés. L’ensemble a ensuite été complété, notamment par un étage, en vue de le rendre plus fonctionnel. »
Partenaires circulaires
Pour le démontage du bâtiment de laboratoire, nous avons notamment approché le bureau d’ingénieurs BOOT (accompagnement à la démolition), Adex Groep (démolition circulaire) et Vic Obdam Staalbouw (construction en acier). « Pour ce projet, nous avons activement cherché des partenaires qui renforceraient notre stratégie 'building a sustainable tomorrow' », explique Jeroen Zandboer. « L’entreprise Murre–de Visser Afbouwsystemen a été un choix évident. Nous avions déjà travaillé avec succès avec cette entreprise et son expertise et son souci de durabilité correspondent parfaitement à notre vision. » Dans le cadre du projet De HER, Murre–de Visser a réalisé l’ensemble des travaux de finition, des plafonds aux murs. Dans la mesure du possible, nous avons utilisé des matériaux durables et recyclés issus de projets de démolition et de rénovation. « Pour les panneaux muraux, nous avons collaboré avec un fournisseur spécialisé dans les matériaux de construction circulaires », explique Luuk Almekinders, responsable projet chez Murre–de Visser Afbouwsystemen. « Pour les dalles de plafond, j’ai directement contacté Corné van Meer, Area Sales Manager chez Rockfon, avec qui nous réalisons régulièrement des projets. Peut-être pourrait-il collecter d’anciennes dalles de plafond pour les réutiliser dans le cadre du projet De HER ? »
« Notre service de recyclage Rockcycle existe depuis plusieurs années et depuis le début de l’année, nous étudions également les possibilités de réutilisation de nos panneaux et dalles », explique Corné van Meer, Area Sales Manager chez Rockfon. « Avec des projets comme De HER, nous allons encore plus loin sur l’échelle R de la circularité, en ne recyclant pas nos systèmes, mais en les réutilisant. Dès que j’ai reçu la demande, j’ai discuté en interne de l’idée de réutiliser d’anciennes dalles pour le projet De HER et cette idée fut bien accueillie. Ensuite, j’ai contacté divers partenaires de collecte pour savoir qui disposait de suffisamment de dalles. Nous avons ensuite récupéré ces dalles, mais au lieu de les recycler comme nous le faisons habituellement, nous avons trié les dalles non endommagées et réutilisables et les avons transmises à Murre–de Visser Afbouwsystemen. Au total, environ 900 m² de dalles vivent ainsi une seconde vie dans le bâtiment De HER. »
Aligner clairement les attentes
Dans de nombreux projets circulaires, le maître d’ouvrage souhaite que l’on ne puisse pas voir que des matériaux d’occasion ont été utilisés, souligne Jeroen Zandboer. « En ce qui concerne le projet De HER, cela n’avait aucune importance. Cette vision ne facilite pas vraiment les choses, mais permet de faire des compromis plus rapidement. » Corné Van Meer le confirme : « Les dalles blanches mises en œuvre pour De HER proviennent de plusieurs projets et des décolorations étaient donc visibles. Ce problème a été discuté en détail au préalable et n’a pas posé aucun problème lors de la pose. Dans les projets où ce genre de détail joue un rôle, un tri plus sélectif est essentiel. » Selon Jeroen Zandboer, les fournisseurs ont un rôle important à jouer à cet égard, car il est judicieux de stocker non seulement des matériaux neufs, mais aussi des matériaux réutilisables. Mais ce n’est pas toujours possible, estime Luuk Almekinders. « En 2024, le recyclage est souvent plus intéressant que la réutilisation, et ce tant sur le plan financier que sur le plan esthétique. Les plafonds ne sont en effet souvent démontés que lorsqu’ils nécessitent réellement un remplacement. Cela signifie qu’il est difficile de mettre sur pied un marché de l’occasion pour les dalles de plafond. Cependant, en ce qui concerne les matériaux convenant à une stratégie de réutilisation, cette piste vaut la peine d’être explorée. »
Défis liés à la réutilisation
« Pour de nombreuses parties prenantes, la construction circulaire n’est pas encore entrée dans les mœurs », conclut Jeroen Zandboer. « Il en va de même pour tous les défis à relever qui y sont liés. Par exemple en matière de sécurité (incendie). Une partie des matériaux utilisés pour le projet De HER a dû faire l’objet d’un nouveau contrôle, notamment l’acier et les châssis ignifuges. Une documentation minutieuse est essentielle à cet effet. C’est pourquoi nous conseillons aux personnes impliquées de toujours établir un passeport des matériaux pour encourager le recyclage à l’avenir. » De plus, il faut bien réfléchir aux processus logistiques. « Un certain temps s’écoule entre la démolition et la reconstruction. Pendant cette période, tous les matériaux récupérés doivent de préférence être stockés à l’intérieur. L’entreposage d’un bâtiment complet demande énormément d’espace. Dans le cas de De HER, la solution fut trouvée sous la forme d’un hub temporaire. »
Intéressé par la réutilisation ?
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